Matthieu 2:13-15,19-23
Réflexions sur l’Evangile par Sœur Honorine Yamba, SNDdeN
La fête de la Sainte Famille est une fête qui nous rapproche à nos familles. C’est la famille qui fait de chaque personne un être social. Chaque famille est unique. Si nous faisons une enquête sur le concept de la famille, les réponses seront diversifiées selon l’expérience personnelle de chacune.
Pendant longtemps, la famille classique a été la famille restreinte composée de papa, de la maman, et des enfants. Aujourd’hui, le contexte de la société fait que des nouvelles formes de familles émergent. Par exemple, l’augmentation du nombre de divorces (qui implique de nombreux remariages ou nouvelles unions) amène à l’explosion du nombre de familles recomposées et de familles monoparentales. En grandissant, l’enfant se définit selon le style familial dans lequel il a été élevé. Si on pousse la recherche parmi les différentes cultures, la notion de la famille aura différentes connotations. En Afrique par exemple, la famille élargie a de l’impact sur la vie de tout un chacun. Pour certaines décisions on se référerait à la large famille.
La première lecture Si 3, 2-6. 12-14 souligne bien les rapports qui doivent exister réciproquement entre les enfants et les parents. On souligne bien le devoir des enfants envers leurs parents.
De nos jours, se servir de l’exemple de la famille pour expliquer l’amour infini de Dieu comme père pose problème, car très peu des familles répondent aux normes classiques d’une vraie famille. Dans tous ces remues ménage, c’est l’enfant qui en est le cible; car les parents sont démissionnaires devant leurs responsabilités. Récemment dans la pluie diluvienne du mois de novembre qui a causé beaucoup de dégâts humains et matériels à Kinshasa, un papa raconta qu’il avait senti le roulement d’eau. Il a pris des précautions pour s’échapper, lui, sans penser à l’enfant qui était dans l’autre chambre. L’enfant a trouvé la mort par manque d’assistance…
Je passe sous silence d’autres détails, mon regard se tourne vers la personnalité de Joseph, du rôle protecteur qu’il joue et de son sens de responsabilité en tant que père de Jésus et époux de Marie. Grâce à son écoute et à sa foi, il comprend son devoir et prend soin de son épouse. Il accepte tout et est prêt à s’enfuir pour protéger l’enfant et sa mère. Il reste toujours à l’écoute de l’ange avant de faire un autre mouvement. Il le fait avec amour. Avec minutie, l’itinéraire de Jésus enfant est retracé ici: fuite de Bethléem en Egypte, retour en Galilée pour s’établir à Nazareth. Tout en subissant en quelque sorte la condition des « personnes déplacées », Jésus a joui de l’affection de ses parents.
En cette année jubilaire de la sainteté de Julie, demandons la grâce de marcher avec les yeux et les cœurs ouverts pour voir ce qui se passe autour de nous et agir. Ne perdons jamais de vue que Julie et Françoise furent aussi les déplacées, d’Amiens à Namur. Il nous arrive d’ignorer ce qui se passe autour de nous car nous ne sommes pas touchées.
Confions toutes les familles entre les mains de la Sainte Famille.
Matthieu 2:13-15,19-23
Quand les savants furent partis, un ange du Seigneur apparut à Joseph dans un rêve et lui dit: « Debout, prends avec toi l’enfant et sa mère et fuis en Égypte; restes-y jusqu’à ce que je te dise de revenir. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire mourir. » Joseph se leva donc, prit avec lui l’enfant et sa mère, en pleine nuit, et se réfugia en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode. Cela arriva afin que se réalise ce que le Seigneur avait dit par le prophète: « J’ai appelé mon fils à sortir d’Égypte. »
Après la mort d’Hérode, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph, en Égypte. Il lui dit: « Debout, prends avec toi l’enfant et sa mère et retourne au pays d’Israël, car ceux qui cherchaient à faire mourir l’enfant sont morts. » Joseph se leva donc, prit avec lui l’enfant et sa mère et retourna au pays d’Israël. Mais il apprit qu’Archélaos avait succédé à son père Hérode comme roi de Judée; alors il eut peur de s’y rendre. Il reçut de nouvelles indications dans un rêve, et il partit pour la province de Galilée. Il alla s’établir dans une ville appelée Nazareth. Il en fut ainsi pour que se réalise cette parole des prophètes: « Il sera appelé Nazaréen. »