Pour l’amour de la création: l’interdépendance

Par Sr Mary Isabel Kilpatrick, SNDdeN
Quand mon ministère au Pérou a pris fin, j’ai eu l’opportunité de participer au programme sabbatique du Centre dominicain d’écologie à Wicklow, en Irlande. Le thème du programme était «la nouvelle histoire de l’univers» et ses implications pour la théologie et la spiritualité à la lumière de l’encyclique du Pape François: Laudato Sí, soin de notre maison commune.
Étant principalement impliquée dans le ministère pastoral, je n’avais pas accordé beaucoup d’attention à des questions aussi importantes que notre histoire de l’univers, vieille de 13,8 milliards d’années, notre incroyable histoire évolutive et ce que cela signifie en relation avec notre foi et notre spiritualité. Venant de notre beau pays d’Écosse, j’aime vraiment la beauté et les merveilles de la nature et de toute la création.
Laudato Si: tout est interconnecté
Pour moi, explorer les thèmes de Laudato Sí m’a conduite à une nouvelle compréhension de notre monde, de l’univers, de notre connexion avec toutes les créatures. J’ai médité sur l’omniprésence de la bonté de Dieu dans toutes les créatures et sur la merveille et le mystère de cette présence sacrée depuis le début. Le pape François dit: «Ces histoires anciennes, pleines de symbolisme, témoignent d’une conviction que nous partageons aujourd’hui, que tout est interconnecté… » (Cf. Laudato Sí, n° 70)
L’urgence de l’avenir de notre planète, également véhiculée dans Laudato Sí, m’a poussée à partager une partie de cette nouvelle histoire du mieux que je pouvais en Écosse. Une amie compétente dans le domaine technologique, Liz Snodgrass, que j’avais connue grâce au Réseau Justice et Paix, a partagé mon enthousiasme pour ces questions. Ensemble, nous avons développé des présentations pour des groupes paroissiaux et communautaires, des personnes intéressées et préoccupées par notre monde et l’avenir de notre globe.

Défis et action
Le défi pour Liz et pour moi était de trouver des moyens de réfléchir aux problèmes qui inspireraient et motiveraient, plutôt que de laisser les gens dans les profondeurs du désespoir face à la destruction et aux ravages mondiaux causés par nous, les humains. Pour nos présentations, nous avons choisi trois thèmes principaux :
* Qui pensons-nous être ?
* D’où pensons-nous que nous venons ?
* Où pensons-nous que nous allons ?
Notre problème de planification n’était pas de trouver des ressources mais de les adapter à des sessions convenant à une journée de retraite ou une soirée de réflexion.
COVID-19 interrompt la vie
Nous avons réussi à diriger un certain nombre de sessions dans les paroisses avant que le redoutable COVID-19 n’écarte nos efforts et ne supprime la possibilité de réunions physiques. Nous sommes plus à l’aise avec des séances en face à face pour la créativité, la participation et le partage spécial qui se passent dans un groupe où la confiance a été établie. Nous avons dû adapter le matériel à proposer pour des sessions Zoom. Cette expérience en ligne, bien que pas idéale, a abouti à l’accès à des personnes différentes et à un public plus large et plus disparate grâce à des liens avec différents réseaux. Nous avons pu participer à l’événement Season of Creation [saison de création] organisé par le Scottish Catholic International Aid Fund (SCIAF), Fonds écossais d’aide internationale catholique] puis rassembler des adeptes pour deux autres sessions virtuelles. En développant de nouveaux sujets, nous prévoyons de proposer une session mensuelle.

Espoir pour le ministère
Depuis le début de notre projet, nous sommes devenues conscientes que de nombreux groupes qui militent pour la justice climatique, en particulier en Écosse en ce moment, se préparent à la réunion COP26 de l’ONU qui se tiendra à Glasgow en novembre 2021. Notre contribution est minime mais vise à permettre une réflexion et un amour plus profonds pour la création, donc pour agir avec une motivation plus positive pour le changement et pas seulement à cause de la peur d’une catastrophe imminente!
Nous avons trouvé l’inspiration grâce à un processus connu sous le nom de «Le travail qui reconnecte». Joanna Macy et Chris Johnstone, dans un livre intitulé : « Espoir actif: comment faire face au désordre dans lequel nous sommes sans devenir fou », écrivent : «Nous nous concentrons sur la façon dont nous renforçons et soutenons notre intention d’agir, afin que nous puissions jouer au mieux notre rôle, quel qu’il puisse être dans la guérison du monde.»
Notre objectif pour ce ministère éducatif, même pendant cette pandémie mondiale, nous apporte, à nous et à d’autres, l’espoir dans notre connexion pour guérir le monde.
COP26 Qu’est-ce que c’est?
La «vingt-sixième conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques» (ou COP26 en abrégé) aura lieu au Scottish Event Campus à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021, réunissant les gouvernements de par le monde pour discuter de l’action contre le changement climatique. Depuis la première COP à Berlin en 1995, il y a eu des progrès lents et laborieux vers un accord international. Faire en sorte que tous les pays du monde souscrivent à des engagements qui changent la vie n’est pas facile.