Françoise Blin de Bourdon, une riche aristocrate française et amie intime de Ste Julie Billiart, est la cofondatrice des Sœurs de Notre-Dame de Namur. Elle écrivit les « Mémoires » qui nous racontent tellement au sujet de Ste Julie et de l’histoire du début de la congrégation. Françoise pourvut aussi à une fondation spirituelle en écrivant la première « Règle », qui décrivait l’esprit de la congrégation religieuse et la manière de vivre des sœurs. Elle fut la première « donatrice » de la congrégation, en fournissant le soutien financier provenant de son héritage familial, qui permit aux sœurs de s’étendre au cours des premières années. Elle succéda à Ste Julie en tant que supérieure générale (leader mondiale) des Sœurs de Notre-Dame de Namur.
Vendre tout
Françoise grandit avec une grand-mère pleine de tendresse, un foyer dans une propriété luxueuse et l’accès aux échelons supérieurs de la société française du 18e siècle. Qu’est-il arrivé à la femme de la bonne société, amie du luxe? Elle avait entendu l’invitation constante de Dieu à une profonde relation avec Lui, et elle avait dit « oui ».
Ce « oui » la conduisit à Ste Julie Billiart qui, paralysée et clouée au lit, était logée chez le frère de Françoise à Amiens. D’abord Françoise trouva désagréables les visites à la malade. Peu à peu, une forte amitié grandit entre elles. Guidée par Ste Julie, elle passa toute sa vie à « se débarrasser » de tout ce qui pouvait s’interposer entre elle et Dieu. Avant sa mort, elle avait donné tous ses biens matériels.
Perdre la tête (presque!)
L’avez-vous jamais échappé belle?
Françoise, dont la famille appartenait à l’aristocratie française, avait été présentée à la cour du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette à Versailles! Les révolutionnaires français emprisonnèrent et guillotinèrent le roi et la reine. Ensuite ils commencèrent à exécuter des membres de l’aristocratie et du clergé. Françoise elle-même fut emprisonnée et attendait l’exécution. La veille de son rendez-vous avec la guillotine, Maximilien Robespierre, le cerveau de la Révolution française, perdit le pouvoir et Françoise fut libérée.
Une amitié fructueuse
Savez-vous dès le début si vous voulez être ami(e) avec une nouvelle connaissance? Françoise n’était pas du tout sûre au sujet de sa nouvelle connaissance, Julie Billiart. Paralysée et clouée au lit, Julie éprouvait de grandes difficultés à parler. Par moments, son élocution était difficile à comprendre. Mais elle parlait souvent de Dieu comme une personne qui le connaissait bien. Fascinée par la sagesse de Julie et son intimité avec Dieu, Françoise revenait sans cesse pour être avec elle.
L’amitié entre les deux femmes se développa, et Françoise se retrouva en train de se confier à Julie au sujet de sa propre relation avec Dieu. Lorsqu’elles ne pouvaient pas se parler face à face, elles s’écrivaient de fréquentes lettres.
Dans ces lettres, Julie appelle souvent Françoise « ma bonne amie dans le Seigneur ». Cette « amitié dans le Seigneur » fut le fondement des Sœurs de Notre-Dame de Namur. Le 2 février 1804, le jour que les sœurs considèrent comme le « jour de naissance » de la congrégation, Julie, Françoise et Catherine Duchâtel se consacrèrent à Dieu. Elles professèrent les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance en tant que Sœurs de Notre-Dame le 15 octobre 1805. Françoise, dont le nom de religion était Mère St Joseph, écrivit la première biographie de Ste Julie, la première histoire des Sœurs de Notre-Dame de Namur. Mère St Joseph devint la deuxième supérieure générale (leader mondiale) de la congrégation.